Stavelot est née de l’Amblève. Il n’y a pas de doute: ses premiers habitants ont été attirés par ses eaux claires et poissonneuses. Les premiers stavelotains étaient sans nul doute des pêcheurs.
Les hommes qui fondèrent la société La Truite en 1910 ne firent donc que leur emboîter le pas. Citons entre autres les membres de son premier comité : Alfred Briska ( Président), Armand Schuind ( Vice-Président), Jean Levarlet ( Secrétaire), Emile Dubois ( trésorier), Armand Grégoire, Charles Dopagne, Henri Marechal et Edmond Gaspar.
Société plus que centenaire, La Truite a traversé le vingtième siècle au rythme des caprices de l’Amblève, de prises multiples et mémorables. Les archives en attestent: de 1910 à 1940, on apprend par exemple, que truites et saumons font le bonheur des stavelotains, mais aussi de marcatchous venant de bien plus loin ( Verviers, Liège…) expressément pour brandir leur gaule dans ces eaux limpides.

Pur moyen de subsistance à l’aube du vingtième siècle, la pêche se transforme petit à petit également en loisir et pratique sportive. De grands concours populaires étaient régulièrement organisés aux étangs David.
Et c’est aussi en cela que le caractère associatif de La Truite prend tout son sens. Petits et grands y trouvèrent satisfaction et épanouissement pendant de nombreuses années.
Mais des heures sombres sont à venir: malgré les tanneries et deux guerres, La Truite tiendra bon! C’était sans compter sur l’industrialisation des rives de la Warche (papeteries, laiterie…) dans les années soixante ainsi que sur les rejets sans cesse croissants des populations riveraines de l’Amblève et de ses affluents. Toutes ces agressions eurent raison des poissons et donc des pêcheurs.
Pendant de nombreuses années, les stavelotains ont vu leur rivière rouge un jour, nauséabonde le lendemain, verte ou grise le surlendemain…
Jusqu’un beau jour de 1993 où la station d’épuration de Malmedy fut mise en service. D’autres lui emboîteront le pas rapidement. Sous cet élan, il ne fallut pas attendre un an pour voir refleurir ci et là gobages de truites et ombres, remous d’un brochet surprit par le passage d’un badaud, ébats amoureux de canards… La nature avait repris ses droits!
La société, restée latente pendant cette longue période, connut un nouvel essor sous l’impulsion de Léon Colinet, Jean-Marie Lagamme, Jean-Marie parmentier et leurs camarades.
Remercions-les vivement!
Début des années 2000, plus de 120 membres sont recensés et pratiquent avec ferveur leur passion.
La Truite est relancée et, à ses côtés, le contrat de rivière Amblève voit le jour avec comme leitmotiv la protection et gestion durable de la rivière afin que plus jamais une telle situation ne puisse se reproduire.
Sources: les archives de l’Amblève par Patrice lefebvre et Jean-Marie Parmentier. Stavelot 2000.
